Michel Lebouché, docteur en sciences physiques, professeur émérite des universités, associé-correspondant de l’Académie de Stanislas : L’énergie, sa place dans notre vie, quelle transition ?
On peut considérer qu’il n’y a pas de solution miracle. L’avenir passe par le déclin du charbon et du pétrole. L’avenir passe par les ressources limitées des énergies renouvelables. À moyen terme, l’éolien va se développer, surtout en mer. L’avenir passe en fait par des solutions complémentaires ajoutées les unes aux autres, du moins à moyen terme. À plus long terme, il sera indispensable de faire appel massivement au solaire et au nucléaire comme sources d’énergie, à l’hydrogène comme vecteur et moyen de stockage et… à l’efficacité énergétique et aux économies d’énergie, qui sont possibles dès aujourd’hui.
Pour ce qui concerne les énergies renouvelables, vedettes de la transition, il convient de les développer, même à leurs coûts élevés actuels. Il faut y consacrer beaucoup de Recherche et Développement. Il faut développer l’hydraulique dans les pays où subsistent des sites et penser à la mer. L’éolien maritime apportera un complément d’énergie verte, surtout en Europe. La contribution de la biomasse dans les carburants restera modeste. Sauf surprise, la géothermie restera marginale. Le solaire thermique pourra prendre une part significative dans le chauffage des bâtiments et participer ainsi aux économies d’énergie en OCDE. Le solaire photovoltaïque rendra des services locaux isolés, subventionnés dans les pays en développement, mais son coût est encore loin de lui permettre un rôle significatif dans la problématique énergétique mondiale.
